Cabines de bronzage : attention danger ! Les séances de bronzage en cabine augmentent le risque de cancer de la peau, notamment celui de mélanome. Elles ne préparent pas la peau au soleil et on ne peut en attendre un bénéfice santé. Hélas, trop peu de Français ont conscience de ces faits pourtant scientifiquement établis. En France, en l'espace de 20 ans, le nombre de cas de mélanomes diagnostiqués chaque année a été multiplié par quatre chez les hommes et trois chez les femmes. Et selon une récente expertise britannique, il ne fait nul doute que l'exposition aux rayons ultraviolets (UV) des cabines de bronzage contribue àl'explosion de l'incidence de ce cancer de la peau, particulièrement agressif. C'est la raison pour laquelle l'Académie nationale de médecine française sonne l'alarme : les cabines de bronzage sont dangereuses et les Français doivent enfin en prendre conscience. Pour cela, l'Académie en appelle aux pouvoirs publics, regrettant qu'ils n'aient pas pris en compte ses précédentes alertes. Il est depuis longtemps établi que les UV de type B abîment le matériel génétique (ADN) des cellules de la peau, favorisant ainsi l'apparition de cancer. De plus, on sait désormais que les UV de type A (ceux qui sont principalement émis par les lampes àbronzer) sont aussi nocifs que les UVB et jouent un rôle déterminant dans le développement des cancers de la peau. Dès lors, s'exposer aux UV, qu'ils soient naturels ou artificiels, constitue un facteur de risque de cancer. Et si s'exposer aux rayonnements du soleil est inévitable, pourquoi cumuler les risques en choisissant de s'exposer àdes rayons artificiels ? Les UV artificiels s'ajoutent aux UV du soleil et renforcent leur effet cancérigène. Le succès des salons de bronzage est largement lié àdes lacunes dans l'information délivrée au public : l'idée fausse selon laquelle les cabines UV ne sont pas dangereuses dès lors qu'on les utilise en respectant certaines règles et que l'exposition aux UV artificiels serait même bénéfique est encore trop répandue. C'est d'ailleurs le discours des professionnels : ' Je ne me vois pas comme un vendeur de cancer. En mon âme et conscience, je suis persuadé qu'un bronzage raisonnable est très sain. Notre corps en a besoin, notamment pour la synthèse de vitamine D ' affirme Marc Boutet, Président du Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine. Or d'après l'Académie nationale de médecine, il n'y a pas de bronzage raisonnable : ' toutes les études sérieuses montrent que, bien avant que n'apparaisse la pigmentation attendue par les utilisateurs de cabines UVA, des altérations de la peau sont déjàprésentes et, pour certaines, définitives ; en outre, point qui n'est jamais signalé par les gestionnaires des centres de bronzage, la pigmentation obtenue n'aura aucune action protectrice lors des futures expositions au soleil '. Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, un bronzage acquis en cabine n'a même pas autant d'effet qu'une crème solaire d'indice de protection égal à2 ou 3. Concernant la synthèse de vitamine D, une exposition àla lumière du soleil de 15 à30 minutes par jour suffit pour synthétiser de 50 à90 % de la dose dont notre organisme àbesoin. Une alimentation équilibrée apporte le reste. La France est un des rares pays doté d'une loi assez stricte encadrant l'utilisation des cabines de bronzage UV (voir ci-dessous). Cependant, les membres de l'Académie nationale de médecine la jugent insuffisante car elle ' laisse croire que, sous réserve d'une stricte observance des recommandations émises par les pouvoirs publics et d'un encadrement de cette activité par un personnel qui n'est formé qu'en quelques heures, l'utilisation des cabines émettant des rayons UV resterait acceptable '. C'est pourquoi les Académiciens réclament une modification de la législation, interdisant la publicité pour les établissements de bronzage, et mettant l'accent sur une meilleure information du public au sujet du véritable danger associé aux UV artificiels. A quand la mention ' bronzer tue ' sur les lits de bronzage ? Un décret datant du 30 mai 1997 encadre la vente et l'utilisation des appareils de bronzage. Ce décret exige que tous les appareils émettant un rayonnement UV soient déclarés aux autorités de santé et contrôlés tous les deux ans. Des informations sur les risques associés àl'exposition aux UV doivent être affichées àproximité des appareils. L'utilisation de ces appareils est par ailleurs interdite aux mineurs. Pour les adultes, elle doit être encadrée par un personnel qualifié, ayant reçu une formation adéquate. Les utilisateurs doivent obligatoirement porter des lunettes de protection adaptée. Enfin, toute référence àun quelconque effet bénéfique pour la santé dans les publicités relatives aux appareils de bronzage est interdite.