Danse macabre entre deux trous noirs : à la fin, il n'en restera qu'un Le quasar Markarian 231 révèle un fascinant spectacle : la danse de deux trous noirs. Dans un avenir lointain, les deux monstres fusionneront pour ne former plus qu'un. C'est une danse macabre comme une partie de capoeira cosmique qui se joue au coeur du quasar le plus proche de la Terre, Markarian 231 une de ces galaxies dont le coeur est particulièrement lumineux. Deux trous noirs supermassifs l'un rassemblant 150 millions de fois la masse de notre Soleil et l'autre 4 millions de fois tournent l'un autour de l'autre. Le couple émet des flots de rayonnements, preuve qu'il perd progressivement son énergie. Ce qui permet d'estimer leur sort : dans un avenir lointain, quelques centaines de millions d'années environ, les deux monstres fusionneront pour ne former plus qu'un gigantesque trou noir encore plus massif. Markarian 231 deviendra alors le quasar le plus lumineux de notre environnement cosmique.La recette des trous noirsCette observation menée par les astrophysiciens de l'université d'Oklahoma et leurs collaborateurs chinois de l'Académie chinoise des Sciences (publiée dans Astrophysical Journal) est fondée sur les images de Hubble prises par la caméra à champs large opérant dans l'ultraviolet. Le coeur de Markarian 231 prouve que les trous noirs supermassifs se forment progressivement par la fusion de trous noirs de masses moins importantes. Ce mécanisme appelé "merging" dans le jargon des astronomes semble à l'oeuvre dans l'Univers à toutes les échelles : des structures de petites tailles fusionnent pour former des astres plus massifs.Markarian 231 ainsi nommée en l'honneur de Beniamin Markarian un astronome arménien décédé en 1985 en est l'exemple le plus proche de nous, à 600 millions d'années-lumière.