Tout savoir sur la chirurgie de l'obésité avant l'opération. Des documents viennent d'être rédigés pour informer les patients des bénéfices, des risques et des contraintes. Quelque 11 000 personnes chaque année dans notre pays subissent une intervention de chirurgie dite «bariatrique» pour lutter contre l'obésité, par le biais d'un rétrécissement de l'estomac. Alors que cette chirurgie connaît, depuis dix ans, un engouement majeur, du fait de l'apparition d'anneaux gastriques, relativement plus aisés à utiliser, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de rendre publique une série de documents chez-ladulte- destinés à informer les patients et les médecins des risques, des bénéfices et des contraintes, que l'on est en droit d'attendre de ces techniques. Nombreuses sont les personnes qui s'imaginent pouvoir perdre quelques kilos grâce à cette intervention, alors qu'elle est en réalité réservée à certaines catégories d'obèses, notamment du fait des risques de complication non négligeables. Cependant, réalisée par des mains expertes, la chirurgie bariatrique chez les obèses qui répondent à certains critères précis peut permettre, selon les études, de perdre une grande partie de leur excès de poids, et améliore pour 60 à 80 % des patients les fonctions cardiaques, respiratoires ainsi que la mobilité. L'obésité est une maladie chronique qui peut menacer la santé en provoquant des affections comme le diabète, l'hypertension, l'apnée du sommeil. «La chirurgie de l'obésité aide à perdre du poids et à contrôler ces maladies, mais il faut avant tout bien s'informer, s'engager en toute connaissance de cause, bien se préparer et accepter la nécessité d'un suivi régulier à vie», explique la Haute Autorité de santé. Mais la chirurgie ne permet pas à elle seule de perdre du poids. Elle n'est efficace qu'à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d'augmenter son activité physique, et d'être suivi. Il faut savoir aussi que l'intervention peut entraîner des complications et des difficultés (comme par exemple le glissement d'un anneau), des carences nutritionnelles, des difficultés liées à la modification de l'image du corps. Enfin, «la mortalité liée à la chirurgie de l'obésité n'est pas nulle. Néanmoins, elle reste inférieure ou égale à 1 %. À titre d'exemple, la mortalité opératoire après pontage coronarien est de 2 %.», peut-on lire dans le document de la HAS. Sous anesthésie générale Par ailleurs, ce type d'intervention ne s'adresse qu'à des personnes vraiment obèses, c'est-à-dire présentant un indice de masse corporelle (c'est-à-dire le poids en kilos divisé par la taille en mètre au carré) supérieure à 40, ou supérieur à 35 en cas de complications associées (diabète, hypertension.) et qui ont de surcroît déjà tenté sans succès de perdre du poids grâce à une prise en charge adaptée. C'est le médecin généraliste qui adressera le patient demandeur à l'équipe chirurgicale spécialisée qui décidera de l'opportunité d'une intervention. Cette chirurgie modifie l'anatomie du système digestif et c'est en général par une action mécanique, mais aussi parfois métabolique qu'elle aboutit à réduire la quantité d'aliments consommés. Il s'agit soit de poser un anneau, soit de réduire la taille de l'estomac, soit encore de créer un court-circuit gastrique. L'intervention est réalisée sous anesthésie générale, la plupart du temps par coelioscopie. «Cette technique est recommandée car elle limite la douleur et permet de retrouver une activité normale plus rapidement. Dans certains cas, au cours de l'intervention, pour des raisons de sécurité, il est parfois nécessaire d'ouvrir l'abdomen», précise la HAS. La durée de l'hospitalisation varie de 2 à 10 jours, elle peut être prolongée en cas de complications. Il faut prévoir deux semaines d'arrêt de travail. Chez la plupart des personnes opérées, la perte de poids est rapide les premiers mois, puis elle ralentit. Généralement, elle est maximum au bout de 12 à 18 mois. Au-delà, une prise de poids modérée est possible. Par ailleurs, les affections associées à l'obésité régressent ou s'améliorent comme le diabète et l'hypertension. Cependant, les nouvelles habitudes alimentaires doivent être prises à vie tout comme la pratique d'exercices physiques adaptés. source: LeFigaro.fr