Un chercheur de l'UCL révèle le rôle clé du tronc cérébral dans l'attention visuelle Alexandre Zénon, chercheur à l'Institut de Neuroscience, vient de publier un article dans Nature relatif à une étude portant sur l'interaction entre une structure du tronc cérébral (le Colliculus Supérieur) et le cortex visuel dans le contrôle de l'attention spatiale. Dans ce contexte, il a mis en évidence l'indépendance de l'un par rapport à l'autre. Les résultats de ce travail, réalisé au Salk Institute à San Diego en collaboration avec un collègue américain, remettent en question 30 ans de recherche. Jusqu'à présent, les scientifiques considéraient que l'attention spatiale résultait principalement d'une modulation de l'activité des neurones au niveau du cortex visuel. Pour la première fois, Alexandre Zénon montre que d'autres mécanismes cérébraux jouent un rôle majeur dans l'attention. L'environnement visuel dans lequel nous évoluons est très complexe. Afin d'y mener à bien nos actions, notre cerveau se concentre en priorité sur les éléments les plus pertinents et ignore les autres qui peuvent le distraire. Ce mécanisme de sélection de l'information visuelle est appelé "attention". Par exemple, l'automobiliste arrêté à un feu rouge va se concentrer sur le passage au vert de ce feu pour démarrer mais devra ignorer les autres feux alentours. La théorie qui prévaut actuellement suggère que l'attention module l'activité des neurones situés au sein des aires visuelles du cortex cérébral. Il est généralement admis que c'est à ce niveau que s'opère la sélection des stimuli pertinents. L'article publié va à l'encontre de cette théorie. "Dans notre étude, explique Alexandre Zénon, nous avons provoqué des perturbations de l'attention (les sujets devenaient incapables de sélectionner l'information pertinente) en inactivant au moyen d'une substance chimique une structure du tronc cérébral, appelée Colliculus Supérieur. Simultanément, nous avons mesuré les effets de cette inactivation sur l'activité des neurones des aires visuelles du cortex cérébral, où se produisent les modulations attentionnelles. Selon la théorie dominante, nous aurions dû observer une altération de ces modulations simultanément à l'altération du comportement. Au contraire, nous avons observé que le cortex visuel continuait à fonctionner normalement alors que les capacités attentionnelles étaient sévèrement altérées". Ces résultats démontrent qu'indépendamment des modulations de l'activité corticale induites par l'attention, d'autres mécanismes, reposant sur des circuits du tronc cérébral impliquant le Colliculus Supérieur, ont un rôle crucial dans la sélection visuelle. source: buletin électronique belgique